Guide CDM 2022, Groupe E
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  • Photo du rédacteurRwano Breizh

Guide CDM 2022, Groupe E



Les deux premières équipes de ce groupe E au niveau bien relevé : Costa Rica et Allemagne.

Et la suite, c'est à dire le Japon et l'Espagne, arrive dans la journée.....


Pas de brassard arc en ciel sinon c'est carton jaune pour le capitaine qui le porterait autour du bras. J'espère que les capitaines des quatre équipes auront le courage de prendre leur biscotte, Neuer peut-être ?


Guide en construction, comme les infrastructures qataries en fait.



Costa Rica : Les Ticos


Les Ticos ont fait simple pour trouver leur surnom puisque les habitants du Costa-Rica, les Costariciens, s’appellent familièrement en dialecte local des Ticos, au féminin Ticas.

Quant à l’équipe nationale, on la retrouve possiblement désignée sous 3 surnoms : Los Ticos, la Sele (pour la Selección) ou la Tricolor.

Aujourd’hui, le Costa-Rica est la 31ème nation au classement FIFA.


Costa-Rica et phases finales : petit ? Oui peut-être mais avec une réputation à défendre


Alors que chaque petit village possède ou presque un terrain pour pratiquer ce qui est assurément le sport national, ce pays dingue de football s’apprête à vibrer pour la sixième Coupe du Monde de son histoire : surtout le Costa-Rica est en train de devenir un habitué du plus grand rendez-vous de la planète football puisqu’au Qatar, il s’agira de la troisième participation consécutive à une Coupe du Monde pour les Ticos.

Sa première participation remonte à l’édition 1990 où elle sort des poules pour tomber au second tour : déjà un état de service remarquable pour un bizutage. En 2002 et 2006, les Ticos sortent dès la phase de poule.

En 2014, au Brésil, c’est son meilleur résultat en Coupe du Monde avec la qualification à un quart de finale : c’est surtout un exploit exceptionnel du football costaricien au regard du parcours pour y arriver. Tombés dans un groupe de la mort comprenant trois anciens champions du monde, les Ticos se qualifient en finissant à la première place devant l'Uruguay (2), l'Italie (3) et l'Angleterre (4). En huitième de finale, ils éliminent la Grèce et atteignent pour la première fois un quart de finale de Mondial. Avant une élimination par les Pays-Bas après la séance de tirs au but.

A nouveau présente en 2018 (Russie), la Selección ne passe pas les poules et déçoit ses supporters en terminant dernière de son groupe derrière le Brésil, la Suisse et la Serbie (un petit point obtenu au bout du bout dans le temps additionnel de la dernière journée, 2-2 contre la Suisse).

A noter au niveau du palmarès en compétitions internationales, le Costa-Rica affiche 8 Coupes UNCAF des nations (pays le plus titré d'Amérique centrale), 7 Coupes CCCF et 3 Coupes des nations de la CONCACAF (ancêtre de la Gold Cup). Depuis que c’est la Gold Cup qui a pris la relève, une place de finaliste (2012) en bandoulière. Sur invitation, il a participé à 5 Copa América pour 2 quarts de finale (2001 et 2004).


Un sélectionneur expérimenté


Nommé en 2021 à la tête du Costa-Rica, le sélectionneur est un colombien de Medellin âgé de 62 ans : Luis Fernando Suárez possède une grosse expérience en club (Atlético Nacional, Deportivo Cali, CD La Equidad, etc) comme en sélection. Il a déjà dirigé des formations en Colombie, en Équateur, au Pérou, au Honduras et au Mexique. Et non négligeable a été l’adjoint de Pacho Maturana apôtre du toque (Equateur, Millonarios de Bogota).

Au niveau international, il a entraîné l’Équateur en tant qu'adjoint puis surtout en tant que sélectionneur. Depuis cette dernière expérience, il est particulièrement bien côté en Amérique Latine puisqu’il amené l’Equateur en quart de finale de Copa America (1997) et jusqu’en 8èmes de finale de Coupe du monde (2006) avec une défaite 1-0 contre l’Angleterre. Entre ces deux expériences équatoriennes, il a fait partie d’une part du staff de la Colombie comme adjoint puis comme sélectionneur des U20

De plus , il a coaché le Honduras aux Jeux Olympiques de Londres 2012 (quart de finale) et lors de la Coupe du Monde 2014, conclue dès le premier tour dans la poule de France (0 point).

C’est donc un sélectionneur expérimenté qui a obtenu une qualification pour la Coupe du monde au Qatar et qui inscrit son projet dans la durée : il a déjà été prolongé jusqu'en 2026 avec en ligne de mire le Mondial en Amérique du Nord (Canada, États-Unis, Mexique). Une perspective de moyen terme qui peut expliquer la composition de sa sélection, savant mélange entre joueurs confirmés et nouvelle génération.


Le Costa Rica, dernier invité


Pour arriver au Qatar, la Selección n’a pas emprunté la voie la plus directe et peut déjà se targuer d’un titre, celui d’être la trente deuxième et dernière nation à se qualifier à ce Mondial hivernal.

Quatrième des qualifications en zone CONCACAF derrière le Canada, le Mexique et surtout les Etats-Unis, elle a très mal commencé sa campagne avec 1 victoire sur les 7 premiers matchs avant de terminer très fort sur 6 victoires et un nul en 7 matchs. La troisième place, directement qualificative, lui a échappé à la différence de buts malgré la victoire (2-0) obtenue lors de la dernière journée contre des Américains finissant…justement troisième.

Pour composter définitivement son billet pour le Qatar, le Costa-Rica a donc eu droit à un barrage intercontinental le 14 juin dernier face à la Nouvelle-Zélande, remporté 1-0 (but de l’ex-lorientais Campbell).

Dernier qualifié et premier à communiquer sa liste de joueurs convoqués pour le Mondial 2022, le Coasta-Rica sera prêt.


Avec l’ambition de faire un coup ?


Sur le papier, le Costa Rica apparaît comme l’équipe la plus faible de ce groupe E. Se qualifier à la Coupe du Monde relève déjà d’un quasi exploit pour ce pays et ses presque 5.2 millions habitants. D’ailleurs les Costariciens ne sont jamais aussi redoutables que lorsque l’on ne les attend pas. D’autant qu’ils peuvent s’appuyer sur le précédent de la Coupe du Monde 2014 qui les avaient déjà vu sortir d’un groupe dit de la mort. C’est donc une sélection qui a déjà connu les huitièmes de finale dans un passé relativement proche (moins de 10 ans) et qui a cette culture de l’exploit en mondiovisions. Et comme ils n’auront rien à perdre, rencontrer le Costa-Rica n’aura donc rien d’une promenade de santé pour les autres équipes composant ce groupe E.

Car si les Ticos ne pourront pas compter comme en 2014 sur un effet de surprise , la grande inconnue d’un Mondial hivernal est à elle seule un facteur propice aux surprises.

Autre dimension importante pour le football costaricien celle d’intégrer au mieux lors de cette aventure qatarie les représentants de la nouvelle génération (Jewison Bennette, Brandon Aguilera), appelée à prendre la suite des Navas, Campbell, ou autre Ruiz bientôt proches de la retraite internationale. C’est une sélection qui est en pleine transition générationnelle entre les vieux briscards qui pour certains étaient de l’aventure brésilienne de 2014 et les jeunes qui ont envie de se montrer, avec à la clef un possible lucratif transfert. Il faut reconnaître à l’entraîneur Suarez sa bonne gestion jusqu’à présent de ce passage toujours délicat dans les pays où le réservoir de pratiquants est numériquement limité. Ne pas oublier que certains Ticos jouent dans des championnats compétitifs (Premier League, Ligue 1, Süper Lig, MLS).

Enfin, et c’est pour moi un point crucial pour appréhender cette équipe, le Costa-Rica possède un atout de taille avec un gardien de but revanchard et qui dans un bon jour peut -être capable à lui seul de dérouter n’importe quelle attaque. Et cette perspective de rencontrer un Navas en feu ne doit pas enchanter les autres sélectionneurs, d’autant qu’aucune des nations de ce groupe E ne peut présenter dans ses rangs un grand buteur, du genre clinique surtout quand les matchs sont verrouillés. Alors aux pays des Bédouins, attention, grain de sable en vue ?!


Animations


Depuis sa prise de fonction, Suarez a utilisé 61 joueurs. Autant dire que la revue d’effectif exprime bien toutes les difficultés à bâtir un onze type. Il joue plutôt en 4-2-3-1 et présente en tant que sélectionneur costaricien, un bilan de 13 victoires, 6 nuls et 5 défaites en 24 matchs.

Auparavant plutôt proche de l’école brésilienne, le style de la Selección a changé avec l’intronisation de son nouvel l’entraîneur qui, origine oblige, est influencé par l’école colombienne (cf le toque de Maturana) : une base défensive, un goût prononcé pour le jeu dans les couloirs avec des latéraux offensifs et un attaquant finisseur très véloce.

Conséquence immédiate de cette approche tactique beaucoup plus défensive que par le passé, le Costa-Rica a fait de sa défense le socle de sa qualification. Avec des résultats plutôt probants en phase éliminatoire 2ème meilleure défense de la zone CONCACAF.

Adeptes de laisser le ballon à un adversaire qui doit alors faire le jeu, les Ticos font le dos rond avant de piquer soit sur du jeu rapide privilégiant les ailes (notamment avec les désormais si fameux pistons) soit sur des coups de pieds arrêtés, très travaillés. A noter que la plupart des jeunes pousses occupent les postes offensifs et dessinent les contours d’une équipe qui se projettera certainement vite devant, avec du jeu direct.

Cette caractéristique dessine un peu les matchs du Costa-Rica que l’on risque de voir avec une équipe assez défensive, bien organisée, disciplinée et rugueuse au besoin.

Bref, en perspective, des matchs peu spectaculaires avec une équipe qui sera recroquevillée sur son but, voir arque boutée vu le pedigree des concurrents. On peut aussi en déduire que c’est une équipe qui aura probablement des difficultés à basculer dans le mode offensif à tout va lorsque sa digue défensive prendra l’eau et qu’elle sera menée au score. Les limites d’un jeu basé sur une hypothétique imperméabilité.


Organisation tactique


Autant le bloc défensif paraît relativement prévisible dans sa composition (seul le duo de récupérateur pourrait être retouché notamment en raison d’éventuelles tracasseries physiques), autant la ligne offensive offre plusieurs configurations aussi intéressantes que différentes car elles jouent à plein sur la polyvalence des jeunes joueurs qui cherchent à se faire une place. Cette imprévisibilité offensive sera une arme supplémentaire pour les Ticos qui en auront bien besoin. Présentation rapide du dispositif costaricien en 4-2-3-1, qui peut aisément basculer en 4-4-2 avec Campbell attaquant et les deux milieux offensifs placés sur les côtés.


Dans les cages, le meilleur joueur de l’équipe Keylor Navas aura de multiple occasion de briller. Et comme c’est un gardien qui rapporte des points par ses arrêts, il ne devrait pas chômer.


La défense

Point fort des Ticos, la composition de la défense était sans surprise, ses quatre titulaires étant normalement connus. Une seule inconnue, le poste de latéral droit.

Le latéral droit est Keysher Fuller et joue au pays. Agé de 28 ans, et grâce à un gros volume de jeu et une bonne projection vers l’avant, il peut évoluer sur tout le flanc droit comme arrière droit ou milieu droit en fonction des besoins. Ce mardi soir, je vois dans la presse allemande que c’est Carlos Martínez qui est annoncé titulaire. Il joue au pays et a été aligné régulièrement sur les derniers matchs.

A gauche, le titulaire sera Bryan Oviedo. Expérimenté à 32 ans, il a joué à Everton en Premier League, Sunderland, Copenhague et aujourd’hui défend les couleurs de Salt Lake en MLS.

Solide, courageuse et rugueuse à souhait, la charnière est très expérimentée et s’articule autour de l’excellent défenseur central Francisco Calvo. Joueur de Konyaspor âgé de 30 ans, il évolue en Super League turque après un parcours estampillé MLS. Bon défensivement, il apporte aussi offensivement puisqu’il marque des buts : avec les Ticos,, il affiche 75 sélections et huit buts. Son comparse dans l’axe est Oscar Duarte, ancien défenseur de Bruges, de l'Espanyol Barcelone et de Levante. Aujourd’hui à Al Wehda (Arabie Saoudite), il affiche à 33 ans, 68 sélections et une participation active à la qualification historique en quarts de finale de 2014.


Milieu

Au milieu, on retrouve Yeltsin Tejeda, passé par Evian et Lausanne, et qui forme une doublette avec l’autre milieu défensif Celso Borges qui est le vétéran de la Sele avec ses 34 ans, 152 sélections et 28 buts. Ce duo ratisse, récupère, bouche les trous, compense et ressort le ballon, si possible proprement afin du mettre du lien entre les lignes. Que du très classique pour des récupérateurs. La valeur ajoutée de cette paire de travailleurs est apportée par l’expérimenté Borges qui a bourlingué au Costa-Rica, Norvège, Suède, Espagne et Turquie. Puissant et fort physiquement, on le retrouve dans des secteurs essentiels à l’équilibre de son équipe : premier relanceur, dur à l’impact dans la moitié de terrain adverse et son corollaire dans le soutien constant à la récupération. C’est un maillon essentiel pour les Ticos. Attention toutefois à son physique qui pourrait le trahir. Pour moi, dans ce bloc défensif, le seul qui pourrait être remis en question est Tejeda.


Les vraies interrogations quant à la composition du onze concernent l’animation offensive entre la ligne des 3 milieux offensifs et sa pointe. Et, à mon sens, tout dépendra du poste qui sera attribué à Campbell, véritable pierre angulaire de ce secteur de jeu chez les Ticos. Ensuite et en fonction, c’est un jeu de dominos.

Le poste d’ailier droit pose peu de problème puisque normalement c’est Joel Campbell (25 buts en 117 sélections) qui devrait l’occuper. A 30 ans, ex-jeune prodige de la génération dorée et longtemps catalogué nouveau joyau du football centraméricain, celui qui est passé par Arsenal, Villarreal, le Sporting Portugal, le Betis Séville, l’Italie, la Grèce ou encore Lorient, et qui joue aujourd’hui au Mexique, s’apprête à disputer sa troisième Coupe du Monde. Avec sa vitesse en phase offensive, il fait toujours des différences et est le buteur de la Sele. On lui demande de marquer des buts, il le fait puisqu’il est celui qui a envoyé le Costa Rica au Mondial en marquant le seul but contre la Nouvelle-Zélande. Moins casseur de reins que par le passé, moins soliste aussi, son jeu a mûri notamment au niveau des déplacements et de la lecture de jeu. C’est donc naturellement que l’entraîneur Suarez l’utilise de plus en plus dans une position d’avant-centre des Ticos. Très attaché à sa sélection, Campbell mettre son expérience et son talent au service du collectif.

A gauche, le titulaire devrait être Jewison Bennette, 18 ans et nouvelle pépite du Costa Rica. Plus ailier que milieu, il est annoncé comme la nouvelle perle des Ticos et doit devenir un des leaders de la jeune génération appelée à succéder aux historiques qui partiront après Qatar 2022. Explosif dans son couloir gauche, intenable dans son rôle de dynamiteur, il excelle dans les situations de un contre un. Son style de jeu spectaculaire a tout pour séduire les équipes européennes en quête de joueur de déséquilibre. En sélection, il a déjà été aligné en milieu offensif axial.

Dans l’hypothèse complètement envisageable que Bennette soit aligné en milieu offensif axial, c’est alors le gaucher Gerson Torres qui viendrait apporter sa vivacité, son énergie et ses dribbles sur le côté gauche. Si Bennette reste à gauche alors Torres postule à une place de milieu axial. Sachant qu’en bon couteau suisse, ou variable d’ajustement, Torres peut également occuper le côté droit.


Pour ce poste de milieu offensif axial, comme nous l’avons vu supra, Bennette et Torres sont deux options. Tout comme l’illustre Bryan Ruiz 37 ans, et véritable taulier de l’équipe nationale, lui qui compte plus de 130 sélections au compteur. Véritable référence mondiale du football centraméricain, encore plus depuis des buts décisifs contre l'Italie et la Grèce en 2014, c’est un joueur talentueux, techniquement doué, doté d'une très bonne vision du jeu, capable de lire les faiblesses de l’adversaire et de les mettre à profit. En plus, il a le sens du sacrifice. Bref, un modèle d’abnégation, plutôt rare chez ceux qui appartiennent au cercle fermé des artistes du ballon rond. Je le vois plus dans un rôle de joker lorsqu’il faudra éventuellement marquer pour revenir au score. Plus jeune, plus fougueux mais moins expérimenté, Brandon Aguilera (Nottingham Forrest et actuellement en prêt) pourrait avoir du temps de jeu puisqu’il appartient à cette potentielle relève.

Attaque


Le poste d’avant-centre est normalement promis à au jeune (22ans) Anthony Contreras, qui est la dernière révélation de cette sélection costaricienne puisqu’il ne compte que 6 sélections. Une réorganisation de la ligne offensive qui propulserait Campbell en pointe pousserait alors Contreras dans un rôle de joker.


La sélection plutôt habituelle : le classique 4231







La sélection qui devrait débuter face à l’Espagne : un 442 garant des équilibres









Picks pour le fantasy


Star

Etoile incontournable de la Selección, on retrouve l’inévitable Keylor Navas (PSG) qui à 35 ans s’apprête à vivre son troisième Mondial. Très expérimenté (106 sélections, 3 Ligues des Champions, champion d’Espagne avec le Real et de France avec le PSG), c’est un dernier rempart qui sera très sollicité et qui cherchera à rappeler à tous qu’il reste ce gardien de top-niveau. Si le Costa-Rica fait quelque chose dans cette compétition, il sera forcément dans l’équation.


Pépite

Attention trajectoire supersonique. Jewison Bennette apparaît déjà dans les radars puisque cet attaquant de 18 ans a été transféré cet été à Sunderland. Amateur jusqu’en août de l’été 2021, il dispute son premier match professionnel avec son club d'Herediano et en jouera 35 en tant que professionnel. En Angleterre, il est remplaçant et facture déjà un but en 8 apparitions en Championship. Cette compétition hors norme qu’est la Coupe du Monde pourrait lui permettre d’exposer mondialement un talent qui ne demande qu’à exploser.


Révélation

Ce pourrait être Anthony Contreras. Rapide attaquant de 22 ans et évoluant encore au pays, il compte 2 buts pour 6 sélections. Annoncé titulaire, on pourra le jauger face aux défenses allemandes et espagnoles. Sacré révélateur !


Gars sûrs

L’attaquant Joel Campbell (Club Leon) et les milieux Bryan Ruiz (Alajuelense) et Celso Borges (Alajuelense) sont les tauliers de cette sélection. Expérimentés, ils ont roulé leur bosse dans les championnats étrangers, et particulièrement en Europe.


Et comme on dit dans ce merveilleux pays, Pura Vida !



Deutsche National Mannschäft


Un surnom discriminatoire ?


Pour désigner leur équipe nationale de football, les Allemands emploient plusieurs surnoms die Nationalmannschaft (« l'équipe nationale »), die Nationalelf (« le onze national ») ou die DFB-elf (« le onze de la DFB »). L'appellation Mannschaft, qui signifie simplement « l’équipe », est la plus populaire en France et avait été mise en avant commercialement depuis la Coupe du monde 2014 au Brésil avant de devenir l'appellation officielle en 2015. Vocable jugé aussi réducteur et discriminant qu’arrogant par l’opinion publique, ce surnom qui ne met en avant que la sélection nationale masculine au détriment des autres sélections de la Fédération a été abandonné cet été.


Un mastodonte du football.


Acteur incontournable de la scène internationale, la sélection allemande est abonnée aux récompenses et possède l’un des plus beaux palmarès mondiaux. Comme je n’ai pas dans l’idée de retracer l’intégralité des performances germaniques, on rappellera juste que l’Allemagne est quadruple vainqueur de la Coupe du Monde (1954, 1974, 1990, 2014), pour 8 finales jouées (1954, 1966, 1974, 1982, 1986, 1990, 2002, 2014). Ah si, avec le Qatar, elle compte pas moins de 20 participations (1934, 1938, 1954, 1958, 1962, 1966, 1970, 1974, 1978, 1982, 1986, 1990, 1994, 1998, 2002, 2006, 2010, 2014, 2018, 2022). Elle compte également six finales de championnat d'Europe, pour trois titres (1972, 1980 et 1996) et trois secondes places (1976, 1992 et 2008).


En mode revanche depuis le crash de 2018


Avec sa victoire en 2014, l'équipe d'Allemagne a égalé le nombre de titres mondiaux de l'Italie (quatre pour les deux nations), mais reste toujours derrière le Brésil qui compte cinq sacres mondiaux. D’ailleurs, avec ce nouveau trophée, la Nationalmannschäft est devenue la première à atteindre quatre fois consécutivement les demi-finales d’une Coupe du monde (second en 2002, troisième en 2006 et en 2010 et vainqueur en 2014).

C’est dire la brutalité qui a saisi le football allemand lors de l’édition 2018 en Russie lorsque la sélection finit à la dernière place de son groupe derrière la Suède, le Mexique et la Corée du Sud.

Pourtant tenante du titre, cette élimination précoce au regard des standards allemands est vécue comme une catastrophe et marque la fin de plusieurs séries impressionnantes : la première élimination dès le premier tour depuis l'après-guerre et l’instauration des phases de poules, fin d’une série où elle avait atteint au minimum les quarts de finale depuis 1954, soit lors de seize mondiaux consécutifs.

Arrivée en fin de cycle avec Joachim Löw, sélectionneur mythique resté en poste 15 ans avec un record de longévité avec 197 matches sur le banc de la Nationalmannschaft, la sélection reste sur deux éliminations précoces lors de la Coupe du Monde 2018 (phase de groupes) et lors de l’Euro 2021 (8es de finale face à l’Angleterre 0-2).


A la relance et en mutation


Pour relancer la locomotive du football germanique, la fédération a fait le choix opportuniste d’un sélectionneur en plein boom. Adjoint de Löw de 2006 à 2014, Hansi-Dieter Flick (57 ans) a dirigé ensuite le Bayern Munich pendant un an et demi, le temps de faire un très remarqué triplé Coupe-Championnat-Ligue des Champions en 2020.

Changement dans la continuité, Flick prône une équipe où le mot équilibre fait office de leitmotiv avec des consignes tactiques claires avec instauration d’un 4-2-3-1 quasi immuable.

Avec un bilan pourtant mitigé en Ligue des Nations (troisième derrière l’Italie et la Hongrie), l’Allemagne de Flick va mieux puisqu’elle n’a connu qu’une seule défaite (1-0 à domicile contre la Hongrie en septembre). La tâche reste conséquente avant de retrouver les sommets qui sont de toute façon les objectifs réels de la fédération allemande.

C’est donc avec un esprit revanchard que le groupe retenu par Flick débarque au Qatar. Les joueurs sélectionnés par celui-ci sont un mélange de joueurs très expérimentés (Neuer, Kimmich, Müller) avec des jeunes pousses au niveau international : Armel Bella Kotchap (FC Southampton), Jamal Musiala (Bayern), Nico Schlotterbeck, Youssoufa Moukoko et Karim Adeyemi (tous trois du Borussia Dortmund). On peut légitimement penser que Flick prépare l’avenir et l’inévitable renouvellement générationnel nécessaire pour performer lors du prochain Euro 2024 qui se déroulera à la maison.


Mise en place et organisation tactique


Vraies considérations : Hansi Flick, entraîneur à succès au Bayern, peut s’appuyer sur les tauliers bavarois qu’il connaît très bien et donc sur les automatismes impressionnants d’un onze potentiellement à forte dominante bavaroise (7 joueurs sur 11 et un joueur parti à la dernière inter-saison).

Si des changements d’animation en cours de match sont bien entendu envisageable en fonction des évènements, le schéma préférentiel de la sélection menée par Flick est le 4-2-3-1 même si d’autres animations ont été testées sans grande réussite (3-4-2-1 ; 3-5-2). Lors du test final, le 16 novembre dernier, l'équipe alignée lors la poussive victoire face à Oman l’était dans cette configuration.

A mon sens, trois postes sont les points « faibles » (ou moins forts) de cette sélection : les latéraux et l’avant-centre ne sont au niveau des autres titulaires.

Pour aller loin dans ce type de compétition, il faut à minima un bon gardien. Et l’Allemagne dispose d’un grand gardien. Un des plus grands de l’histoire de ce jeu. On ne présente plus l’indiscutable Manuel Neuer qui a révolutionné le poste de gardien : très fort sur sa ligne et impressionnant encore et toujours ses adversaires dans ses face à face, c’est aussi un excellent joueur de ballon qui joue haut comme un joueur de champ et qui relance bien. Surnommé parfois « le Mur », il a maintenant 36 ans et pourrait donc disputer son dernier grand championnat sous le tricot national. Cette année, il a connu de très gros problèmes de santé (cancer de la peau) qui ont assurément renforcé son envie de gagner. Capitaine, il est un vrai leader pour son équipe. Sa doublure, Marc-André ter Stegen (FC Barcelone) serait titulaire de bon nombre d’équipes du plateau.

Dans cette probable défense à 4, les vraies interrogations concernent les joueurs de côté. A gauche, David Raum, prototype du latéral moderne (rapide, endurant, volontaire, porté vers l’offensive, bon centreur, capable de marquer) devrait partir titulaire mais depuis son arrivée au mercato d’été dans son nouveau club de Leipzig en provenance d’Hoffenheim, je le trouve moins bon, moins performant. D’autant d’une part qu’il est peut-être encore léger défensivement dans les matchs en haute altitude car il jouait plus haut à Greuther Furth il y a encore 3 saisons et d’autre part qu’il ne peut pas s’adosser à une grosse expérience internationale (6 matchs de Ligue des Champions découverte cette année et 12 sélections). J’espère que Christian Günter, capitaine à Fribourg, valeur sûre de la Buli et évoluant dans le même profil (joueur de couloir, habile offensivement et tireur de CPA), aura sa chance. Les deux se sont partagés une mi-temps face à Oman et je pense que Flick, en plein questionnement sur ce poste de latéral gauche, privilégiera la forme du moment.

A droite, le poste latéral droit semble lui promis à Thilo Kehrer aujourd’hui à West Ham. Peu emballé par le joueur car probablement marqué par ses années parisiennes et certainement par le fait que ce n’est pas un latéral de métier, je préfère encore l’option de décaler le défenseur central Süle pour occuper ce poste de latéral droit, poste qu’il occupe fréquemment dans son club de Dortmund. Mais Flick partira avec Kehrer pour le premier match face au Japon, à lui de lui rendre la confiance donnée.

En défense centrale, un poste est fléché puisque le patron de la ligne défensive allemande est incontestablement le défenseur central du Real Madrid Antonio Rüdiger. Incontournable tant il excelle dans les duels et dans la confiance qu’il diffuse à ses partenaires, c’est un compétiteur hors pair. Aussi féroce que rugueux, un « furieux » à ne fréquenter que muni de solides protège-tibias. Doté d’un bon jeu de tête, c’est aussi une menace offensive sur CPA. A priori, son compère dans l’axe sera Niklas Süle, un autre solide gaillard également dur sur l’homme avec le jeu de tête qui va bien. Toutefois, si Flick décalait Süle à droite, je pense que le poste sera alors destiné soit au jeune Nico Schlotterbeck (Dortmund). Agé de 22 ans, il est un très bon défenseur central qui est l’avenir de la sélection dans l’axe. Peut-être moins dominant en Bundesliga que la saison passée où sous le maillot de Fribourg, il éclatait tout. Soit à Matthias Ginter (Fribourg) qui est solide au poste et qui a rarement déçu sous le maillot de la sélection (capable de tenir Mbappé tout un match dans un duel de couloir). Il est plus vieux, 28 ans, et moins apprécié des suiveurs. Pourtant, c’est lui que je préfère sur la forme actuelle.

A noter que cette liste ne comporte aucun défenseur jouant au Bayern Munich.

On soulignera, que comme notre DD national, le sélectionneur allemand n’a pas retenu de latéral droit de métier préférant miser sur des centraux de formation pour dépanner éventuellement sur le côté droit (Klostermann, Ginter). Enfin, avec une nuance de poids, la possibilité de rapatrier Kimmich à son ancien poste. Ce qui aurait l’avantage de faire de la place au milieu là où la sélection allemande connaît une abondance de biens.

Au milieu, la sélection allemande peut s’appuyer sur un choix de joueurs lui permettant d’aligner une ligne dantesque.

A la récupération, ils sont trois joueurs pour deux places. Joshua Kimmich est incontournable car Flick en a fait le moteur de son équipe particulièrement en charge de la construction, de la couverture des espaces et des CPA. D’un tempérament chaud voir impétueux, c’est surtout un formidable combattant aussi courageux qu’engagé dans les duels. Ce joueur extrêmement polyvalent qui sait tout faire rayonne au Bayern et attend aujourd’hui de pouvoir étoffer avec la sélection un palmarès ultra-garni au niveau club. Ils seront à priori 2 à se battre pour une place à ses côtés : Goretzka son binôme du club bavarois et Gündogan, capitaine de Manchester City. J’aime beaucoup les deux. Un milieu avec ces trois joueurs aurait de la gueule mais peu probable au regard des dernières mises en place tactiques. Juste sur le côté ballon, je préfère Gündo mais vu le timing serré avantage Goretzka pour ses automatismes bavarois.

D’autant plus qu’en l’absence de vraies préparations pour toutes les équipes, Flick a la possibilité d’aligner un milieu et une ligne offensive 100% Bayern. Cette option a l’avantage de régler temporairement un certain nombre d’interrogations. En tout état de cause en offensif droit c’est Serge Gnabry qui jouera. Excellent en Bundesliga (8 buts, 3 passes), son profil de faux-ailier/attaquant est souvent un problème pour les défenseurs chargés de surveiller ce joueur aussi rapide qu’adroit devant le but. Son pendant gauche devrait être Leroy Sané. Même profil de feu follet que son coéquipier du Bayern, cet ailier présente des qualités techniques très élevées et de vitesse très importantes. Privé de compétition depuis la mi-octobre pour une déchirure de la cuisse gauche, il sera sûrement géré avec parcimonie par le staff. Son bon début de saison en championnat (5 buts, 3 passes) donne de la consistance à un joueur très motivé, lui qui n’avait pas été retenu pour l’édition russe de 2018. Enfin, pour le poste de milieu offensif axial, c’est le jeune prodige Jamal Musiala (19 ans) qui devrait avoir les clefs du bolide allemand. Au Bayern cette saison, c’est lui le maître à jouer et surtout son meilleur joueur (9 buts, 6 passes), celui qui fait basculer les matchs. Très expérimenté pour un jeune de cet âge (plus de 100 matchs avec le Bayern, 17 sélections, 3 titres de champions d’Allemagne), il a été lancé à 17 ans au Bayern par l’entraîneur de l’époque, un certain Hans-Dieter Flick. Milieu polyvalent qui peut jouer aussi bien sur un côté que dans un double pivot, il est doté de très grosses qualités individuelles : technique, dribbleur très agile, capacité d’accélération balle au pied, très imprévisible et insaisissable, il fait énormément de différences dans le cœur du jeu. Doté de la double nationalité britannique et passé par Chelsea en jeune, il a fait le choix de l’Allemagne et représente l’avenir radieux de la Nationalmannschäft.

En attaque, la blessure de Werner (titulaire du poste depuis l’intronisation de Flick) est venue mettre en lumière la faiblesse du réservoir germanique sur le profil buteur-finisseur. Havertz peut dépanner mais ce n’est pas son poste et sa saison actuelle à Chelsea n’est pas transcendante (surtout si on considère les matchs où il a été aligné en 9). Moukoko brille depuis 2 mois à Dortmund alors que son entraîneur Terzic (pourtant ex coach de la réserve) ne lui faisait pas vraiment confiance en début de saison. Et sa jeunesse ne peut lui conférer de fait une grande expérience des compétitions internationales. Enfin, Füllkrug qui est le meilleur buteur allemand de Bundesliga (10 buts) n’avait jamais été sélectionné. Avant-centre costaud et volontaire, il doit sa sélection aux buts inscrits cette saison avec le Werder Brême alors que tous les deux évoluaient la saison dernière en seconde division.

Et on retombe donc sur l’option bavaroise qui consiste à aligner Thomas Müller dans une configuration où il joue en 9 voire faux 9. Cette option d’un milieu et d’une attaque 100 % Bayern n’est pas à négliger puisque ces joueurs ont l’habitude d’évoluer ensemble avec des résultats probants (leader en Buli, carton plein en Ligue des Champions, coucou le Barça )

Les plus sceptiques et les observateurs assidus de la Bundesliga pourront objecter que c’est justement dans cette configuration que le Bayern a connu un mois de septembre chahuté avant d’installer un vrai avant-centre (axial, finisseur) avec Choupo-Moting. Complètement d’accord avec cette observation, j’avancerai toutefois deux arguments qui pourraient emporter la mise : d’une part une équipe de sélection n’a pas le même niveau qu’une très bonne équipe de club (et là, on pourrait échanger des heures…) mais surtout d’autre part Flick peut installer en 9 Füllkrug dans ce rôle d’avant-centre costaud, chargé de conclure les caviars. Il est dans le forme de sa vie mais a contre lui une inexpérience du niveau international. Et de garder Müller dans un rôle de joker qui lui va comme un gant et qui lui permettrait, au moins en début de compétition, de retrouver progressivement le rythme lui qui relève de blessure. Pourtant, le starter probable sera Kai Havertz, talentueux certes mais que je trouve cette saison décevant avec les Blues de Chelsea. S’il ne carbure pas d’entrée contre les Japonais, Müller et Füllkrug auront rapidement voix aux chapitres.


En conclusion, certainement une équipe en dessous des Brésiliens et Argentins en terme de talents purs mais un groupe dense, avec une vraie profondeur sur la majorité des postes, habitué à jouer ensemble et cohérent qui pourrait s’il monte en puissance être un sérieux candidat aux places d’honneurs. Et une Allemagne placée par une majorité des observateurs dans la catégorie des outsiders pourra avancer avec une moindre pression.






Pour des problèmes de genou, Leroy Sané est annoncé forfait pour le match d’entrée en compétition de la Nationalelf face au Japon. L’option privilégier et qui permet de conserver le même dispositif tactique serait décaler Jamal Musiala au poste d’ailier gauche (sachant que la liste de sélectionnés ne comporte pas d’autre ailier gauche) . Ilkay Gündogan pourrait alors passer au poste de meneur de jeu (en dix axial) pendant que la paire du Bayern Joshua Kimmich et Leon Goretzka formeraient le duo de milieu défensif. Configuration qui évite à Hansi Flick de devoir décider entre Goretzka ou Gündogan. L’autre option serait de placer Gnabry à gauche (mais celui-ci ne veut jouer qu’à droite) et d’aligner Hofmann ou Müller mais je n’y crois pas.



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Star


C'est un rayon où l'opulence allemande est juste vertigineuse : c'est pourquoi, comme Katerine, mon coeur balance alors ce sera deux stras pour le prix d'une.Pour commencer, je retiens l’inclassable Thomas Müller, qui revient juste à temps de blessure pour se rappeler à notre bon souvenir.

Müller est un joueur atypique. Dégaine de mec lambda, il n’est pas celui qui court le plus vite ni le plus longtemps ni celui qui frappe le plus fort. Par contre, doté d’une science du jeu hors norme, il aimante les ballons, le jeu et surtout il joue différemment. Que ce soient avec des surfaces de contact peu habituelles, des déplacements alambiqués, il se (re)trouve toujours dans les bonnes zones. Excellent passeur avec des lignes de passes improbables, il sait aussi finir les actions. Capable de marquer des buts complètement foireux (un peu sa marque de fabrique) mais pas que, la diversité de son jeu offre une palette d’options qui en fait un vrai joker pour son entraîneur. Inclassable, car c’est un profil très différent, il peut jouer à tous les postes d’une ligne d’attaque. Jamais avare d’effort ni de replacement défensif (coucou Kiki), c’est aussi un vrai bonheur pour ses coéquipiers et particulièrement ceux en charge des questions défensives. A cela, s’ajoutent des qualités de meneur d’hommes, de leader moral. Chambreur, il agace prodigieusement lorsqu’on joue contre lui.

J’ai mis du temps à apprécier le joueur mais avec le temps, j’ai appris à mieux mesurer ce qu’il apporte à un collectif. Lorsque Ribéry et Robben ont arrêté, il a eu une année 2018 moins bonne en club (tout reste relatif puisque ses stats individuelles étaient encore de très bonnes factures) : comme tant d’autres, je pensais qu’il amorçait son déclin. Et bah non, il est revenu au top-niveau, en se réinventant d’abord avec Lewandowski et maintenant avec le trio Sané-Gnabry-Musiala. Avec élément important, un repositionnement en numéro 10 par son entraîneur de l’époque (2019-2020),Hans-Dieter Flick.

Au Qatar, il va attaquer sa quatrième Coupe du Monde (quand tu penses que Benzema va connaître son baptême du feu), compétition dans laquelle il a joué 16 matchs pour 10 buts et 6 passes. Soit en moyenne, un retour offensif à chaque match depuis 2010. Champion du Monde en 2014 (avec une raclée mémorable collée aux Brésiliens au Brésil), meilleur buteur et meilleur espoir de l’édition 2010 (alors âgé de 20 ans, c’était son premier Mondial) : cela classe le bonhomme.

Bref, à 33 ans, il reste performant et donc un incontournable du football mondial. Et un différentiel certain dans le jeu FIFA Fantasy (2.6% de possession lors de la rédaction de cet article).


Ma deuxième star est Joshua Kimmich, son partenaire du Bayern.

S’il a percé dans ses premières années en professionnel au poste d’arrière droit, il a éclaboussé le monde du ballon rond de son talent depuis qu’il a été replacé en milieu de terrain. Et plutôt axial dans un idéal 4-2-3-1. A l’aise balle aux pieds, gros défenseur et doté d’une excellente vision du jeu au service d’une impeccable qualité de passe, il sait tout faire sur le terrain. Coups de pieds arrêtés, tacles, dribbles, pressing…tout, on vous dit. Un des patrons de cette équipe allemande venue pour gagner. Le Qatar pourrait être son avènement, surtout si l’Allemagne va au bout.


Pépite

Comme un symbole de cette nouvelle Allemagne, Youssoufa Moukoko, jeune joueur du Borussia Dortmund fêtera ses 18 ans dimanche et deviendra le plus jeune débutant allemand depuis l’icône hambourgeoise récemment décédée Uwe Seeler (17 ans et 345 jours) en 1954. Depuis les catégories jeunes, il fracasse les records de précocité. Mais revers de la médaille, il suscite une énorme attente et la pression qui va avec. A l’intersaison, le Borussia a recruté des attaquants plus expérimentés (facile c’est un jeunot) aux noms plus ronflants. Alors que le jeu offensif était poussif, et profitant des absences et méformes de ses coéquipiers, il a su saisir sa chance lorsque son coach Terzic lui a fait confiance. Et cela a coïncidé avec la bonne période des Borussen dont il est actuellement le meilleur buteur en Buli. Titulaire, il s’est imposé en faisant preuve de réelles qualités mentales. En fin de contrat l’été prochain, des cadors (on parle de Manchester United, FC Barcelone, du Real Madrid, du Paris Saint-Germain et Liverpool...) sont à l’affût pour un recrutement d’avenir car il n’est pas juste jeune, il est bon. Et possède encore une marge de progression.

Plutôt axial, il peut évoluer sur les côtés. Relativement rapide et donnant au jeu de la profondeur, finisseur capable de marquer aussi de la tête en Bundesliga, c’est un attaquant complet. Bénéficiant des forfaits de Reus, Werner et Nmecha blessés, Moukoko est avant tout au Qatar pour découvrir l’environnement de la sélection lors de la plus grande des compétitions : il pourrait toutefois bénéficier de circonstances favorables puisque Fick, qui cherche encore la bonne formule offensive, n' a pas actuellement d’avant-centre titulaire dans la Nationalmannschäft. Donc c’est à Youssoufa de refaire en sélection ce qu’il a su si bien faire en club, saisir sa chance et marquer. Il en est capable parce que le talent est là.


Révélation

Cette saison au Bayern Munich, Jamal Musiala est entré dans une nouvelle dimension et explose tout sur son passage. Véritable prodige, il s’est imposé indiscutablement comme titulaire du Rekordmeister : il en est le meilleur joueur actuel, celui qui bonifie le jeu de ses coéquipiers. La valeur ajoutée de la cylindrée bavaroise. Souvent, il débloque les matchs. Plus que ses statistiques (remarquables d’ailleurs, 12 buts, 8 passes en 21 matchs toutes compétitions confondues), c’est surtout sa domination sur le rectangle vert qui impressionne. Attaquant, meneur, milieu, relayeur, peu importe, le jeu semble simple et facile lorsqu’on le regarde évoluer. La marque des grands.

Reste maintenant à reproduire ce qu’il fait avec le Bayern dans sa première grande compétition internationale. Attention la pression et l’attente en sélection sont différentes de ce qu’il connaît en club, fût-ce le grand Bayern. Je pense que l’Allemagne ira loin dans le tableau, il aura donc l’occasion d’éclabousser la compétition de son immense talent à plusieurs reprises. A 19 ans et déjà 17 sélections, il peut être la révélation mondiale de ce Mondial hivernal. Sensation en vue.


Gars sûrs

Pas trop compliqué, j’ai envie de dire quasiment tout le reste des probables titulaires.

Dans les cages, Manuel Neuer, icône de tous les gardiens du Monde. Rempart décisif, capable d’écœurer les plus grands, y compris les Ballons d’Or (je repense à cette main ferme sur une frappe à bout portant de Benzema). Il méritait d’être dans la catégorie star, ce qu’il est assurément.

En défense, Rüdiger (Real Madrid) fera le taff. Danger offensif et abonné aux biscottes.

Au milieu, le brelan royal avec l’indéboulonnable Kimmich et le remake teuton d’un « Fauteuil pour Deux » avec en protagonistes majeurs Goretzka et Gündogan.

En attaque, Sané (il fait sa meilleure saison depuis qu’il est à Munich) et Gnabry (excellent depuis un mois) rayonnent sous le maillot du Bayern et ont pour eux que les automatismes de club pourraient être un avantage décisif.

A la pointe de l’attaque, si Havertz (Chelsea) est plus talentueux que Niclas Fuüllkrug (Werder), je préfère celui-ci pour son côté « working class hero » en digne représentant de ce football populaire (à prendre au sens noble) des clubs allemands que j’aime (#Fantasy Coach Bundesliga – auto-promotion puisque c’est la Coupe du Monde des Incorrections…). Et puis cet avant-centre de métier, qui a fait de sa dent absente sa marque de fabrique, apporte une vraie option en attaque à Flick et est particulièrement en feu en ce moment : remplaçant lors du dernier match de préparation disputé contre Oman, il marque le seul but de cette victoire étriquée et se voit refuser un autre but pour hors-jeu. Le vrai différentiel du jeu est là.


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