Guide Ligue 1, Montpellier HSC
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Guide Ligue 1, Montpellier HSC

Montpellier Hérault Sporting Club


Logo Montpellier

Billet rédigé le 06/08


Histoire :


Le Montpellier Hérault Sport Club a été fondé en 1974, mais il a connu une longue histoire auparavant, sous d’autres appellations. Le football à Montpellier naît en 1919 avec la création du Stade Olympique Montpelliérain, le club accède au statut professionnel uniquement à partir de 1932, mais parvient tout de même à remporter la Coupe de France en 1929, c’est le premier titre de la ville.


Le SOM va longtemps alterner entre la première et la seconde division, en raison de problèmes financiers, l’équipe quitte le monde professionnel pendant 37 ans et sera contrainte de fusionner avec l’AS Paillade en 1974 pour survivre. Le Montpellier Paillade Sport Club voit alors le jour et Louis Nicollin en devient le président à partir de 1975.


Sous ses ordres, Montpellier va rapidement remonter la pente avec un retour au sein de la deuxième division, au terme de la saison 1977-1978. Après un retour en première division trois ans plus tard, le club redescend pendant quelques années, avant de parvenir à se stabiliser au sein de l’élite, à partir de l’exercice 1986-1987.


Le Montpellier Paillade Sport Club devient Montpellier Hérault Sport Club en 1989, l’année suivante, le club remporte sa première Coupe de France, la deuxième de l’histoire de Montpellier, avec notamment la présence de Laurent Blanc au sein de l’équipe. Ce succès permet aux héraultais d’accéder à la Coupe des Coupes et d’effectuer un joli parcours la saison suivante, en perdant uniquement en quarts de finale face à Manchester United.


Après une finale de Coupe de la Ligue et une finale de Coupe de France en 1992-1993, le MHSC alterne le bon et le moins bon avec des qualifications européennes et même une victoire en Coupe Intertoto, lors de la saison 1999-2000, mais aussi une descente en deuxième division, au terme de cette même saison 1999-2000.


Le club entre alors dans une période difficile, malgré une remontée immédiate en première division, les paillaidins n’arrivent pas à se stabiliser au sein de l’élite et frôlent même une relégation en National, lors de l’exercice 2006-2007. L’arrivée de Rolland Courbis permet de sauver le club et de le remettre sur le droit chemin, avec un retour en Ligue 1 lors de la saison 2009-2010.


Après avoir permis au MHSC de remonter, Courbis cède sa place à René Girard, alors que l’équipe est à peine promue, elle réalise un exercice 2009-2010 fantastique, ponctuée d’une cinquième place, ce qui lui permet de retrouver l’Europe. Après une seconde saison plus compliquée, Girard va écrire la plus belle page de l’histoire du club et de la période de présidence de Louis Nicollin.


En déjouant tous les pronostics, le MHSC est champion de France au terme de la saison 2011-2012, devant le Paris SG, c’est le premier titre de champion de l’histoire du club et le seul encore à ce jour. Celui-ci est acquis après une saison où le club n’a pratiquement jamais quitté le duo de tête, il révèle également de nombreux joueurs comme Cabella, Belhanda et Giroud.


Après des saisons difficiles où l’équipe lutte la plupart du temps pour son maintien, le MHSC perd Louis Nicollin en 2017, alors âgé de 74 ans, cela faisait 42 ans qu’il était à la tête du club. Son fils, Laurent Nicollin prend la suite. Depuis, Montpellier est assez stable en Ligue 1 et a failli se qualifier en coupe d’Europe lors de la saison 2018-2019 en terminant à la 6 ème place, sous les ordres de Michel Der Zakarian.


La saison passée a été assez difficile pour Montpellier, après une fin d’exercice 2021-2022 catastrophique, la saison avait mal débuté et les héraultais ont longtemps flirté avec la zone de relégation. Après le limogeage d’Olivier Dall’Oglio et l’échec de Romain Pitau en tant qu’intérimaire, le retour de Michel Der Zakarian en tant qu’entraîneur a permis au club d’échapper à une relégation en Ligue 2. Sous ses ordres, l’équipe a finalement terminé à la douzième place, le tout en pratiquant un football spectaculaire, comme en témoigne par exemple la défaite 4-5 face à Lyon en mai dernier.


Pour cette saison 2023-2024, Der Zakarian a logiquement été conforté, l’objectif du MHSC est de terminer à minima au milieu de tableau, en évitant une frayeur comme ce fut le cas l’an dernier



Palmarès :


1 Championnat de France de Ligue 1 : 2012.


3 Championnat de France de Ligue 2 : 1946, 1961, 1987.


2 Coupes de France : 1929, 1990.


1 Coupe Intertoto : 1999.



Stade :


Stade de la Mosson

Capacité : 22 000 Places


Depuis la Coupe du monde de football de 1998, son nom officiel est stade de la Mosson-Mondial 98. Inauguré en 1972, il est depuis 1974 le stade résident du Montpellier Hérault Sport Club, la principale équipe de football de Montpellier.Géré par Montpellier Méditerranée Métropole, il a connu de nombreuses rénovations. L'ensemble des tribunes du stade actuel est construit entre 1988 et 1997, ce qui porte sa capacité d'accueil à 35 500 places assises et lui permet d'accueillir la Coupe du monde de football. La dernière rénovation date de 2007, pour la coupe du monde de rugby, sa capacité est alors ramenée à 32 900 places assises. Quatorzième stade français au nombre de places proposées, l'enceinte est également utilisée pour des matchs de rugby à XV. Situé dans le quartier de La Paillade, il doit son nom à la rivière Mosson qui coule à proximité et dont les crues, lors d'orages cévenols, peuvent provoquer des dégâts au stade. Depuis, sa capacité pour les matchs de football du Montpellier HSC en championnat a été ramenée à 22 000 places. Un nouveau stade devrait bientôt être construit, le stade Louis Nicollin doit voir le jour à Pérols, le long de l’avenue de la mer-Georges Frêche. Beaucoup plus moderne, il aura une capacité de 24 000 places environ.



Stade de la Mosson

Président :


Laurent Nicollin a 50 ans, français, il est le fils de Louis Nicollin et a été joueur de foot au sein de la troisième équipe de Montpellier durant sa jeunesse. Il s’investit rapidement dans le groupe de son père en 1993, le groupe Nicollin, il devient aussi président délégué du Montpellier Hérault Sport Club, en 2002. Au fil des années, il a eu de plus en plus de responsabilités au sein du club, notamment en ayant une importance prépondérante dans le titre de champion de France obtenu en 2012. Il finit par devenir président du MHSC, suite au décès de Louis Nicollin en 2017.


Nicollin a pas mal d’engagements en dehors du club montpelliérain, il a intégré en 2016 le conseil d’administration de la LFP, il est président de l’Association du Football Professionnel Féminin (AFPM) depuis 2020 et il a rejoint Foot unis en 2021, le syndicat des clubs professionnels du foot français.


Globalement, sa gestion du club est plutôt bonne ces dernières années, malgré une frayeur l’an dernier. Il est également en capacité de reconnaitre ses erreurs, comme ce fut le cas quand il a avoué s’être trompé en ne conservant par Michel Der Zakarian à l’époque. Ces dernières semaines, Laurent Nicollin a été sous le feu des projecteurs, alors qu’un nouveau stade doit voir le jour à Montpellier, il s’est plaint de ne pas recevoir assez de soutien de la part de l’état pour mener ce projet à terme et a menacé d’y renoncer, si les choses ne s’accéléraient pas dans les semaines à venir.



Situation financière :

Financièrement, Montpellier est dans une situation stable, comme en témoigne le bilan au terme de la saison 2021-2022, avec un gain d’un peu plus de 3 millions d’euros. Cela s’explique principalement par la bonne gestion des dirigeants montpelliérains sur le marché des transferts, l’été dernier par exemple, le club n’avait presque pas dépensé d’indemnités de transferts en se procurant majoritairement des joueurs libres ou en prêt. En contrepartie, il y a eu de belles ventes ces dernières saisons (Laborde pour 15 millions d’euros, Delort pour 10 millions d’euros et Omlin pour 9 millions d’euros), elles permettent de compenser la dette structurelle du club.


Quoi qu’il arrive, comme bon nombre de clubs de Ligue 1, le MHSC se doit de vendre régulièrement des joueurs pour être stable, cela devrait encore être le cas cet été avec le départ de Wahi. Cette probable vente record assurera la santé financière du club pour cet exercice 2023-2024 et probablement pour la saison suivante, il n’y a donc pas de raisons de s’inquiéter sur le plan financier, sauf en cas de descente surprise en Ligue 2, ce qui semble compliqué à imaginer.



Coach :


Michel Der Zakarian a 60 ans, il est franco-arménien et a eu une carrière de joueur en tant que défenseur avant de devenir entraîneur. Celle-ci démarre en 1980, au FC Nantes, il ne disputera pas beaucoup de matchs lors de ses premières saisons, mais il s’impose à partir de l’exercice 1984-1985. Il terminera deux fois vice-champion de France en 1985 et 1986 et atteindra également les quarts de finale de la Coupe de l’UEFA, en 1986.


Après huit années chez les canaris, il décide de quitter le club et s’engage avec le Montpellier Hérault Sport Club en 1988. Comme à Nantes, il peine à s’imposer et devra attendre le départ de Laurent Blanc en 1992 pour devenir un titulaire indiscutable au sein de la charnière centrale montpelliéraine, c’est également le capitaine de l’équipe à partir de ce moment. Il restera fidèle à la paillade jusqu’à la fin de sa carrière, à laquelle il met un terme en 1997, en raison de nombreuses blessures.


Der Zakarian se plonge rapidement dans le monde du coaching après la fin de sa carrière de joueur, il entraîne d’abord les équipes B et C du MHSC, entre 1998 et 2006. En 2007, il est pour la première fois nommé entraîneur principal d’une équipe, au FC Nantes, son premier club en tant que joueur. Il ne restera cependant qu’une seule saison, car il ne parvient pas à faire remonter le club parmi l’élite. Il s’engage ensuite du côté du Clermont Foot, où il va rester trois saisons et se forger une vraie expérience, en permettant au club de se stabiliser au sein de la première partie de tableau en Ligue 2.


Il retourne ensuite au FC Nantes en 2012, cette fois-ci, il permet au club de retrouver la Ligue 1 immédiatement et va ensuite réussir à stabiliser les jaunes et verts en Ligue 1, durant trois saisons consécutives. Mais la fin de ce second passage à Nantes se termine mal, en raisons de tensions en interne avec Waldemar Kita et il finit par partir en 2016. Il effectue par la suite un exercice au Stade de Reims, mais échoue à faire remonter le club dans l’élite.


Montpellier le recrute pour la saison 2017-2018, déjà passé par le club lors de sa carrière de joueur, Der Zakarian réalise plusieurs très bonnes saisons dans l’Hérault et permet au club de se stabiliser au sein de la première partie de Ligue 1, frôlant même une qualification européenne, lors de l’exercice 2017-2018, avec une 6 ème place. Néanmoins, certains désaccords avec le président Laurent Nicollin entraînent la fin de l’engagement entre les deux parties, à l’issue de la saison 2020-2021.


Le technicien rebondit rapidement à Brest, malgré un début de saison compliqué, il parvient à maintenir l’équipe parmi l’élite lors de sa première saison. Mais cela c’est très mal passé en début de saison dernière et il a été limogé, alors que Brest stagnait dans la zone de relégation. La mauvaise situation du MHSC, qui luttait pour son maintien, a poussé Laurent Nicollin à revenir sur sa décision et à engager de nouveau Der Zakarian pour sauver le club.


Le franco-arménien a parfaitement réussi sa mission maintien, en terminant à la 12 ème place, le tout en produisant un football assez spectaculaire. Il a été logiquement conforté cet été, pour cet exercice 2023-2024, il a pour objectif de terminer à minima au milieu de tableau.


Bilan saison 2022-2023 :


Montpellier a vécu un exercice 2022-2023 particulier, après avoir été en danger lors de la première partie de saison, l’équipe à su rebondir suite à l’arrivée de Der Zakarian pour se maintenir aisément et terminer la saison à la onzième place.


Sous pression lors de la préparation, Dall’Oglio restait sur de très mauvais résultats lors de la fin de saison 2021-2022 et n’a pas rassuré avant le début de saison, il avait un ultimatum de la part de sa direction. Après un mercato assez passif de la part des héraultais, l’équipe a bien démarré lors de la première journée, avec un succès contre Troyes (3-2), mais cela n’a pas duré, avec une claque lors du match suivant contre le Paris SG (2-5). Capable du meilleur comme du pire, l’équipe a manqué d’équilibre dans son 4-2-3-1, elle inflige une claque à Brest, 7-0, mais va connaitre une période noire en s’inclinant 7 fois en 8 rencontres, lors des mois de septembre et d’octobre.


Des défaites contre Monaco (0-2), Lens (0-1), Lyon (1-2) et Rennes (0-3) qui fragilisent encore plus le coach, les Héraultais sont 14 ème avant la trêve, aux portes de la zone de relégation. La défense a déjà encaissé 29 buts en 15 matchs et l’ancien entraîneur de Dijon ne semble pas trouver les solutions, malgré une tentative de passage en 5-3-2, seuls Wahi et Savanier surnagent sur le front offensif. Après la Coupe du Monde, Montpellier redémarre par un succès contre Lorient (2-0), mais le board montpelliérain décide de se séparer de son coach et le remplace par Romain Pitau.


Le passage de ce dernier sera un véritable échec, Montpellier continue de couler et ne remporte qu’un seul match sur six en championnat, subissant une lourde défaite 6-1 contre Nice et des revers contre Marseille (1-2), Nantes (0-3) et le Paris SG (1-3). En plus de cela, l’équipe est éliminée dès les 32 ème de finale par le Pau FC en Coupe de France (1-2), Laurent Nicollin finit alors par prendre les choses en mains et rappelle Michel Der Zakarian au poste d’entraîneur, alors que le club est à la 15 ème place.


L’ancien de la maison va complètement relancer l’équipe, sous ses ordres, Montpellier ne perd pas pendant sept rencontres de suite, engrangeant 17 points sur 21 possibles, dont deux bons matchs nuls contre Lens (1-1) et Marseille (1-1). Il a réussi à mettre en place un 4-2-3-1 équilibré, qui permet à l’équipe d’avoir plus d’assurance défensive, tout en conservant une véritable dangerosité en transitions rapides. Alors que l’équipe concédait beaucoup de tirs et d’occasions, comme en atteste le bilan des xGA au sortir de la saison, avec 62 buts encaissés alors qu’elle aurait du en concéder au moins 67 théoriquement, l’arrivée du coach franco-arménien stabilise l’arrière garde.


Une stabilisation également due à un mercato hivernal pertinent, avec les arrivées de Lecomte, Kouyaté et Jullien. Montpellier s’extirpe rapidement de la zone dangereuse et va assurer son maintien, à l’aide de nombreux succès face aux petites équipes du championnat, cela permet à l’équipe de jouer plus relâchée. Savanier, Nordin, Wahi et Maouassa se régalent offensivement, à l’image de la large victoire en fin de saison sur la pelouse de l’AS Monaco (4-0). Les Héraultais ont clairement fait partie des équipes les plus spectaculaires de Ligue 1, même avant l’arrivée de Der Zakarian, ils ont marqué lors de 33 de leurs 38 matchs de championnat, seul le Paris SG fait mieux avec 34 matchs en marquant au moins un but. Au total, ils ont marqué 65 buts, une performance à relativiser, car elle est surtout liée à l’efficacité des attaquants plutôt qu’à un gros volume d’occasions créées, en témoigne leurs 52.56 xG au terme de la saison.


La fin de saison en roue libre sera néanmoins plus difficile, les hommes de Der Zakarian s’inclinent 4 fois en 9 matchs, avec des défaites contre Lille (1-2), Toulouse (1-2) et Nice (1-2), mais surtout contre Lyon (4-5), au terme du match le plus fou de la saison, symbole du côté spectaculaire de cette équipe, dans le bon comme dans le mauvais sens. Les montpelliérains vont parvenir à arracher la onzième place, après un ultime succès contre Reims (3-1), ils affichent le quatrième meilleur bilan lors de la phase retour du championnat et le troisième à partir de l’arrivée de Der Zakarian, preuve de leur belle remontée.


Au global, on peut également relever que Montpellier a rencontré davantage de difficultés à domicile, n’affichant que le treizième meilleur bilan du championnat à la maison. Une statistique liée au côté parfois trop joueur de l’équipe à la Mosson, quelque chose qu’il faudra gommer l’an prochain, pour se rapprocher de son bilan à l’extérieur, meilleur, avec une huitième place.


Au niveau des joueurs, Wahi a été le joueur le plus en vue, il a explosé lors de cette saison et l’a terminé avec un impressionnant total de 19 buts. Savanier a réalisé sa meilleure saison statistique sous les couleurs montpelliéraines avec 12 buts et 4 passes décisives, très bon tireur de coups de pieds arrêtés et capable de débloquer une situation à n’importe quel moment, il a toujours des problèmes de discipline qui coûtent chers. Mention spéciale pour Maouassa, qui a été énorme toute la saison, de part son volume de jeu et son envie, il a su s’adapter à différentes situations et à différentes positions sur le terrain. Nordin a enfin su s’imposer comme un titulaire fiable en Ligue 1, la défense de la deuxième partie de saison composée de Lecomte, Kouyaté et Jullien est à féliciter. Côté négatif, Sakho semble définitivement perdu et sa fin de carrière s’annonce compliquée, Khazri et Mavididi ont parfois été trop intermittents, alors qu’Estève a fini par perdre sa place au sein de la charnière centrale, on espère aussi que Sainte-Luce pourra se remettre complètement de sa blessure contractée en début d’exercice.



Bilan chiffré :


12 ème de Ligue 1

50 points (1.32 par match)

15 victoires, 5 nuls, 8 défaites


A domicile

13 ème de Ligue 1

24 points (1.26 par match)

7 victoires, 3 nuls, 9 défaites


A l’extérieur

8 ème de Ligue 1

26 points (1.37 par match)

8 victoires, 2 nuls, 9 défaites


Buts

65 pour (1.71 par match), 6 ème attaque

62 contre (1.63 par match), 16 ème défense

Différence : +3


Data

xG : 52.56

12 ème de Ligue 1

Différence xG-buts marqués : +12.44


xGA : 67.25

19 ème de Ligue 1

Différence xGA-buts encaissés : +5.25



Mercato :


Au niveau du mercato, Montpellier est plutôt dans la stabilité et il n’y a pas eu beaucoup de mouvements pour le moment.



Départs :


Côté départs, la seule vente majeure de l’été concerne Mavididi, l’attaquant a été vendu 7.5 millions d’euros à Leicester. Après une saison où il a clairement été moins en vue et où il a fini par perdre sa place dans le onze, l’anglais a décidé de retourner au pays après trois saisons au club. Un choix qui semble logique pour un joueur qui semblait avoir besoin d’un nouveau projet, les dirigeants parviennent en plus à réaliser un bénéfice, car il avait été acheté pour 6.3 millions d’euros à la Juventus en 2020.


Sur le plan sportif, la fin du prêt de Maouassa est peut être la perte la plus préjudiciable de ce mercato. Le polyvalent piston gauche a réalisé une immense saison 2022-2023 et il était clairement inamovible, que ce soit en tant que latéral ou bien en tant qu’ailier en fin de saison. Malheureusement, le club n’a pas pu le conserver, car le prix demandé par le Club Bruges pour s’attacher ses services était sûrement trop élevé.


Pour le reste, Montpellier a laissé partir beaucoup joueurs qui n’avaient aucun avenir au club, ces départs n’auront pas d’impacts sur les performances de l’équipe. On retrouve Germain, qui est parti libre après deux saisons, mis de côté l’an dernier, il était en mal de confiance et il a décidé de poursuivre sa carrière en Australie. Départ libre aussi pour Pedro Mendes, qui n’a malheureusement jamais réussi à se remettre de sa grave blessure, il n’avait plus de temps de jeu et le club s’est reconstruit défensivement sans lui. Makouana ensuite a rapporté 120000 euros au club, il a été vendu en Ukraine et avait fait quelques apparitions avec l’équipe première. Kamara a rejoint Pau librement, recruté au poste de gardien après le départ d’Omlin, l’arrivée de Lecomte l’a relégué sur le banc et il a préféré partir. D’autres départs libres enfin pour Tamas, Suarez, Carvalho et Loubatières, qui n’avaient pratiquement jamais joués avec l’équipe première, ils permettent d’alléger l’effectif et la masse salariale.



Arrivées :


Pour ce qui est des arrivées, la grosse recrue de l’été, c’est l’arrivée de Adams en provenance de Lillestrom. A l’heure où ces lignes sont écrites, l’officialisation n’a pas encore eu lieu, mais le buteur nigérian va bien signer à Montpellier pour un montant qui n’a pas encore été dévoilé. Auteur de 15 buts en 15 matchs en Norvège lors du début de saison, il semble être dans la forme de sa vie et va connaître sa première expérience dans un championnat du top 5 européen. Il semble être recruté pour pallier au futur départ de Wahi lors de la suite du mercato, nous en parlerons plus bas.


Les dirigeants ont ensuite levé l’option d’achat incluse dans le prêt de Sacko pour un montant de 1.3 millions d’euros auprès du Vitoria Guimaraes. Après un mauvais début de saison, il a su se montrer plus solide sous Der Zakarian et a convaincu le board, un choix qui semble logique et un montant déboursé assez faible pour un latéral droit fiable de notre championnat.


Montpellier a ensuite validé la venue d’Omeragic en provenance de Zurich, l’arrivée du défenseur central suisse était bouclée depuis plusieurs mois. Il a signé librement et devrait avoir un rôle de doublure pour compenser de possibles départs dans l’axe, encore une fois nous verrons cela plus bas.


Enfin, le club est allé cherché Al-Tamari, en fin de contrat en Belgique, l’ailier a signé librement également et vient renforcer un secteur qui avait besoin de renforts. Il a réalisé une belle préparation et semble prometteur, il pourrait être l’une des belles surprises de cette saison en Ligue 1.



Suite du mercato :

Pour le moment, Montpellier réalise un mercato très cohérent, le club est dans la continuité et a anticipé ses besoins. Adams vient compenser le futur départ de Wahi, Omeragic va compenser des départs en défense, Al Tamari comble un manque offensif et l’achat de Sacko est logique après ses performances de fin de saison. Sur le plan des départs, le club a bien vendu Mavididi et cherche un remplaçant à Maouassa.


Concernant les futurs départs, le gros dossier de l’été, c’est bien entendu la vente de Wahi, l’attaquant montpelliérain a clairement un bon de sortie et il veut partir, les dirigeants attendent juste une offre qui répond à leurs attentes, c’est-à-dire entre 30 et 40 millions d’euros d’après plusieurs sources. Celle-ci pourrait provenir de Chelsea qui est très présent sur ce dossier depuis le début du mercato, mais d’autres clubs sont sur les rangs et il est quasiment certain que le meilleur buteur montpelliérain l’an passé va quitter le club, il n’a pas participé au matchs de préparation pour ne prendre aucun risque. En dehors de Wahi, Estève est également courtisé, là encore, le club ne s’opposera pas à un départ, à condition que le Milan AC ou d’autres clubs, qui sont intéressés par le joueur s’alignent sur les exigences paillaidines, on parle de 7 millions d’euros. Sa possible perte ne serait pas dramatique, car il n'est plus titulaire, tout comme Sakho auquel les dirigeants chercheraient à trouver une porte de sortie, loin de son meilleur niveau dans l’Hérault, il a déçu l’an dernier et le club aimerait se débarrasser de son important salaire. Pour le reste, sauf surprise, il n’y aura pas d’autres départs lors de ce mercato.


Côtés arrivées, le club recherche encore trois joueurs, un latéral droit tout d’abord, car la Coupe d’Afrique des Nations aura lieu cet hiver et le titulaire à ce poste c’est Sacko, qui va y participer. La rumeur d’un retour d’Aguilar au club est présente depuis plusieurs semaines et semble très concrète, le monégasque serait probablement le titulaire à ce poste s’il venait à venir, reste à convaincre les dirigeants du club de la principauté. Le club cherche ensuite un ailier gauche, car à l’heure actuelle, seul Khazri peut évoluer à ce poste, et il est assez fragile physiquement. Aucun nom n’a fuité concernant ce poste et on peut penser que les dirigeants vont s’activer lors de la fin du mercato pour trouver un joueur. Enfin, Montpellier recherche un second buteur en attaque pour être la doublure de Adams, le nom de Mama Baldé est fréquemment revenu ces dernières semaines, mais difficile de savoir s’il était pisté pour être titulaire avant de signer Adams, ou bien si le club veut réellement le prendre en tant que doublure, affaire à suivre. Pour le reste, il ne devrait pas y avoir d’autres recrues côté héraultais, à moins d’une opportunité de marché permettant de renforcer l’équipe.



Effectif :


Effectif Montpellier


Tactique :


Tactique Montpellier

Style de jeu :


Tactiquement, Der Zakarian va remettre en place le 4-2-3-1 qui lui a permis de réaliser une superbe fin de saison l’an dernier. L’idée première du coach montpelliérain, c’est d’avoir une équipe qui est solide défensivement, avant de se projeter rapidement vers l’avant une fois le ballon récupéré.


Montpellier s’organise souvent dans un bloc solide qui presse assez peu en phase défensive, c’était l’une des équipes avec le PPDA le plus élevé en Ligue 1 la saison passée, ce qui signifie que les adversaires font beaucoup de passes face aux héraultais avant de perdre le ballon. Cela témoigne d’une volonté de ne pas mettre en place un gros pressing.


Cela n’empêche cependant pas l’équipe de presser par phases, mais ce phénomène est plutôt localisé, en phase défensive, le but est de fermer principalement le centre du terrain pour attirer l’adversaire sur le côté et pouvoir le déposséder du ballon plus facilement. Pour bloquer le centre du terrain, les deux ailiers rentrent souvent à l’intérieur, formant un 4-5-1 qui cadenasse très bien l’axe.


Une fois que le ballon est récupéré, Montpellier est une équipe redoutable, elle ne cherche pas à beaucoup construire depuis l’arrière, mais plutôt à se projeter rapidement vers l’avant, bien qu’elle soit capable aussi de phases de possession. Les milieux doivent être suffisamment doué techniquement pour amorcer des attaques tranchantes et faire le lien entre la défense et l’attaque, ce qui est le cas à Montpellier avec Ferri, Chotard et Savanier.


Les latéraux ont un rôle plutôt défensif dans la tactique de Der Zakarian, mais il n’empêche pas pour autant ces derniers de se projeter ponctuellement pour apporter le surnombre si besoin. Une fois que le ballon est dans le dernier tiers adverse, Montpellier cherche à se créer de l’espace dans le dos de la défense adverse.


Cela demande un attaquant mobile et capable de décrocher pour participer au jeu et prendre la profondeur si besoin, Wahi était excellent pour cela, il faudra qu’Adams le soit également. Quand l’attaquant décroche, il aspire généralement la défense avec lui, ce qui permet aux ailiers de plonger en profondeur, une stratégie qu’on a vu à plusieurs reprises sous Der Zakarian l’an dernier.


Pour trouver ces joueurs lancés en profondeur dans le dos de la défense, Savanier est excellent, sa vision du jeu et sa qualité de passe lui permettent de réaliser des passes tranchantes, il est l’un des joueurs clés de cette tactique. Si jamais l’espace ne peut pas être trouvé dans l’axe, ce qui est assez fréquent, Montpellier n’a pas qu’une stratégie d’attaque et peut varier ses offensives pour surprendre ses adversaires.


On retrouve alors un jeu s’appuyant sur les ailes, avec des ailiers qui rentrent moins à l’intérieur du jeu et qui cherchent à faire la différence sur les côtés, que ce soit seuls ou bien à l’aide d’un dédoublement des latéraux. Ce type d’action se finit généralement par un centre et demande une vraie présence de la surface, de la part du numéro 9, mais également d’autres joueurs qui proviennent de plus loin en retrait.


Pour résumé, Montpellier est une équipe qui s’attache surtout à être bien organisée, elle n’exerce pas un pressing intensif et récupère généralement le ballon à la médiane ou dans son propre camp. Une fois le ballon récupéré, elle cherche à se projeter rapidement vers l’avant et à exploiter les contre-attaques, si la faille n’est pas trouvée lors de ces dernières, la formation de Der Zakarian a deux moyens de mettre en danger l’adversaire sur attaques placées. Le premier est d’utiliser un numéro 9 mobile, qui attire les défenseurs pour permettre aux ailiers de plonger dans le dos en profondeur, le second consiste à utiliser les ailiers sur les ailes, pour qu’ils fassent la différence avant de centrer. Montpellier est donc une équipe assez complète, bien qu’elle soit sensible aux contre-attaques adverses, la volonté de se projeter en nombre vers l’avant est parfois dangereuse et peut occasionner des espaces dans le dos, ce sera un point à surveiller.



Gardien :


Pour ce qui est des joueurs, on retrouvera Lecomte au poste de gardien. Revenu à Montpellier l’hiver dernier après être déjà passé au club, il a retrouvé son meilleur niveau et s’est montré excellent sur sa ligne lors de la seconde partie de saison, il a été l’un des grands artisans du maintien des siens en Ligue 1. Il est parvenu à sauver plus de 9 buts théoriques en seulement 19 matchs, aucun gardien de l’élite n’est parvenu à faire mieux sur la même période, efficace en un contre un, disposant d’une belle détente et serein dans ses sorties, il a toute la palette du gardien complet et sera l’une des valeurs sûres du club cette saison. Sa doublure sera Bertaud, longtemps absent l’an dernier pour cause de blessure, il a joué durant la préparation et tiendra ce rôle cette saison, cela ne devrait pas lui poser problème.



Défenseurs :


La charnière centrale sera inchangée par rapport à la fin de saison passée, Jullien et Kouyaté formeront la paire. Ce duo mis en place par Der Zakarian suite à son arrivée a permis de stabiliser l’arrière garde montpelliéraine. Jullien est un très grand défenseur (1m95), revenu en France après un passage au Celtic Glasgow, il a repris confiance après des débuts difficiles au sein du club héraultais. Il apporte beaucoup de sérénité dans le domaine aérien à l’équipe et il s’agit d’une véritable tout de contrôle, il remportait 68% de ses duels aériens l’an dernier. Il également très bon en un contre un, malgré sa grande taille, il cherche à couper la course de ses adversaires avec son corps pour ne pas se faire prendre de vitesse, ce qui lui permet de remporter la majorité de ces duels défensifs (59%). Par contre, Jullien est loin d’être un bon relanceur, il ne réussit que 83% de ces dernières et fait rarement progresser le jeu, bien que Der Zakarian ne demande pas des défenseurs très habiles techniquement, mais avant tout des joueurs solides défensivement, c’est clairement son point faible, un point faible qui a entrainé quelques erreurs amenant à des buts l’an dernier, il devra donc être vigilant sur ce point.



A ses côtés, Kouyaté présente globalement les mêmes défauts et les mêmes qualités que Jullien, à la différence près qu’il est plus rapide que ce dernier, ce qui lui permet de couvrir un peu mieux la profondeur dans le dos de la charnière. Kouyaté est également doté d’un très bon jeu de la tête, du haut de son mètre 92, il remportait 62% de ses duels dans ce domaine, Montpellier est donc très bien équipé contre les centres adverses. C’est tout comme Jullien un défenseur central assez physique, qui n’hésite pas à aller au duel et qui a de bonnes statistiques dans ce secteur, avec 60% de duels gagnés. Il présente au global des statistiques défensives assez impressionnantes, se situant parmi les meilleurs défenseurs européens l’an dernier concernant les interceptions notamment, cela montre qu’il est capable de bien lire le jeu et de couper les trajectoires de passes adverses. Son gros défaut est le même que Jullien, il a beaucoup de mal à la relance et ne réussit que 82% de ses transmissions, il commet tout de même moins d’erreurs que son coéquipier dans ce domaine, mais il n’est pas pour autant un bon relanceur et fait rarement progresser le jeu. En résumé, la charnière montpelliéraine est très solide défensivement, avec deux joueurs capables de lire le jeu, d’être présents physiquement et d’être dominants dans le jeu aérien, par contre, elle n’est pas performante à la relance, on comprend mieux pourquoi Der Zakarian demande des projections rapides et non pas un jeu basé sur un redoublement de passes courtes en partant de l’arrière. En cas de pépins, Omeragic sera la première doublure de l’équipe à ce poste, difficile de savoir ce que vaut ce jeune joueur capable également d’évoluer au poste de latéral droit, il faudra le voir jouer pour savoir ce qu’il vaut réellement, mais il a l’air assez intéressant. Estève est toujours au club, mais il semble clairement en partance et ne devrait pas tarder à faire ses valises, du coup le numéro 4 pourrait être Sakho, à moins que le club ne parvienne aussi à lui trouver une porte de sortie.



Au niveau des latéraux, ces derniers ne changent pas non plus par rapport à la fin de saison dernière, Sylla sera le titulaire indiscutable à gauche. Son arrivée lors du mercato hivernal a permis de stabiliser l’équipe à un poste qui manquait très clairement de solidité. Sylla est un latéral très complet, avant tout solide défensivement, comme le demande Der Zakarian. Il fait sans cesse les efforts pour se replier et a une excellente lecture du jeu, il réalisait plus de 2 interceptions par rencontre l’an dernier, ce qui qui est un très gros chiffre. Rapide, il est également capable de résister aux duels physiques s’il y a lieu, bien qu’il ne présente pas des statistiques excellentes dans ce domaine, avec seulement 44% de duels remportés. A la récupération du ballon, le guinéen n’hésite pas à se projeter pour offrir une solution à ses partenaires, il est assez performant pour prendre l’espace, car physique et rapide à la fois. Un penchant offensif qui lui a permis d’être décisif à plusieurs reprises la saison dernière, avec 1 but et 3 passes décisives, preuve qu’il a un véritable apport offensif, notamment grâce à sa belle qualité de pied pour adresser des centres. Pour résumer, Sylla est un véritable soldat et un latéral très sûr défensivement, en plus d’être capable d’avoir un apport offensif. Sa doublure à ce poste sera Sainte-Luce, l’ancien nîmois est malheureusement trop souvent blessé, il a subi une grave blessure l’an dernier et semble également avoir été touché lors de la préparation. C’est vraiment dommageable, car ses quelques apparitions en fin de saison dernière avaient été intéressantes et permettent d’apporter un profil différent, car il est plus offensif que Sylla. Il faut espérer qu’il ne soit pas trop souvent touché cette saison et qu’il puisse grapiller du temps de jeu.



Au poste de latéral droit, on retrouvera Sacko, en attendant une possible recrue à ce poste, peut être Aguilar comme dit plus haut dans la section mercato. Sacko présente un profil assez similaire à celui de Sylla à gauche, on peut voir à travers cela que les dirigeants montpelliérains cherchent vraiment des profils de joueurs identiques de chaque côté. Le Malien a lui aussi un certain volume de jeu, il se projette cependant un peu moins que Sylla à gauche. Cela ne l’empêche pas de soutenir les offensives quand il en a l’occasion, ce qui lui a permis de finir la saison avec un bilan d’1 but et de 3 passes décisives. Là où Sacko est meilleur que Sylla, c’est sur l’aspect défensif, il est globalement plus sûr que ce dernier, cela s’explique principalement par son apport offensif moindre, qui lui permet d’être placé plus bas et donc de revenir se positionner plus rapidement. Une impression visuelle appuyée par les statistiques, Sacko remporte 53% de ses duels défensifs, il est également intéressant dans le domaine aérien malgré son petit gabarit, avec 50 % de duels gagnés. Sacko est donc un très bon latéral sous Der Zakarian, il correspond aux demandes du coach à ce poste, un défenseur avant tout solide défensivement, mais capable d’apporter ponctuellement son soutien en attaque, il est en capacité de tenir sa place cette saison et sera une excellent remplaçant en cas d’arrivée d’Aguilar. Ce dernier collerait d’ailleurs très bien avec les idées de Der Zakarian, car c’est un latéral assez conservateur, qui ne prend pas trop de risques et qui commet peu d’erreurs défensives. En attendant, la doublure de Sacko sera le jeune Tchato, il a montré de belles choses lors de ses apparitions l’an dernier, reste à savoir s’il aura sa chance cette saison ou bien s’il sera barré par la concurrence.



Milieux :


Au milieu de terrain, pas de changement non plus, on retrouvera le duo Chotard/Ferri. C’est un milieu complémentaire et qui correspond au style de jeu de Der Zakarian. Ferri est la vraie plaque tournante de l’équipe, il touche près de 70 ballons par match et il parvient généralement à les bonifier, profitant de son petit gabarit pour échapper au marquage adverse et se mettre face au jeu après avoir reçu le ballon. Une fois face au jeu, il ne cherche pas à conserver la balle très longtemps et tente immédiatement de trouver un coéquipier démarqué devant lui. Il réalisait près de 7 passes progressives l’an dernier, ce qui témoigne de cette volonté de faire progresser le jeu, la heat map ci-dessous montre les ballons touchés par Ferri l’an dernier, on peut voir qu’il est très actif au milieu de terrain, bien qu’il ne se projette pas beaucoup.



Heat map Ferri


Un manque de projection qui est demandé par Der Zakarian, qui exige un milieu équilibré, Ferri monte plus que Chotard, mais il est loin d’être un milieu box to box et cherche à assurer l’équilibre défensif de l’équipe, cela est assez visible, car il n’a été décisif que trois fois la saison dernière (1 but et 2 passes décisives). Malgré ce rôle plus défensif, Ferri n’est pas un numéro 6 dans l’âme et ça se ressent, c’est peut être son plus gros point faible, le manque d’impact défensif devant la surface de réparation. Car l’ancien lyonnais n’a pas de bonnes statistiques avancées dans le domaine défensif, il ne remporte par exemple que 44% de ses duels défensifs et ne réalise même pas une interception par rencontre, c’est bien trop faible à ce poste. En résumé, Ferri est très intéressant pour faire progresser le jeu à l’aide de passes progressives, mais il est assez limité défensivement et peine à protéger son dernier tiers.



A ses côtés, Chotard a un profil plus défensif, il touche beaucoup moins de ballons que Ferri et réalise très peu de passes progressives par rencontre (moins de 4), il est surtout là pour assurer l’équilibre de l’équipe. Un domaine où l’espoir français est bien meilleur que son coéquipier, il lit bien mieux le jeu offensif adverse, ce qui lui permet de réaliser plus d’interceptions et de mettre à mal certaines contre-attaques. Il est cependant loin d’être un numéro 6, bien que ce soit un milieu à vocation défensive, il manque clairement d’impact dans les duels, avec seulement 49% de duels défensifs remportés, un secteur où il doit encore progresser s’il veut être plus complet. Ce manque d’impact identique à celui de Ferri malgré de meilleures statistiques défensives confirme le manque d’assurance de l’équipe pour protéger sa surface. Ce qui est paradoxal avec Chotard, c’est qu’il a eu de belles statistiques offensives l’an dernier, avec 1 but et 6 passes décisives, alors qu’il se porte moins à l’offensive que Ferri, une surperformance qui peut trouver son origine dans sa qualité de jeu en profondeur, il est capable de trouver des passes dans le dos de la défense adverse et cela a souvent fait mouche l’an dernier. Chotard est plus complet défensivement que Ferri, mais il n’a pas du tout le même rôle à la construction du jeu et se montre plus conservateur, il s’agit donc bien d’un milieu complémentaire, qui est agréable à voir jouer avec ballon, mais qui peut pêcher sans et occasionner un manque de sécurité défensive.



Leroy semble être parti pour être la doublure numéro une à ce poste, comme c’était déjà le cas la saison passée, où il a eu du temps de jeu, notamment en fin de saison quand le maintien était acquis. Il a un profil plus défensif que ses deux partenaires et peut être une solution au milieu de terrain pour fermer davantage le jeu. Enfin, il y a aussi Delaye, mais il a eu très peu de temps de jeu à ce poste durant la préparation et il semble uniquement être une solution de secours en cas d’hécatombe au milieu de terrain.



Attaquants :


Un cran plus haut que ce double pivot, on retrouvera le maître à jouer des montpelliérains depuis 2019, Savanier. Le milieu offensif est un joueur essentiel du dispositif de Der Zakarian et a été placé au cœur de celui-ci pour lui permettre d’exprimer au mieux ses qualités. C’est un joueur très complet sur le plan offensif, doté d’une technique supérieure à la moyenne, il est très intelligent et dézone beaucoup pour toucher des ballons, une caractéristique qu’on peut retrouver sur son impressionnante heat map, avec des touches de balles dans toutes les zones du terrain, que ce soit à droite, à gauche ou bien dans l’axe de ce dernier.



Heat map Savanier


Quoi qu’il arrive, Savanier cherche à créer du danger sur le but adverse, que ce soit par la passe, par le dribble, ou bien à l’aide d’une frappe lointaine. Ses passes sont souvent très tranchantes, il réalise en moyenne 7 passes progressives par rencontre et ces dernières sont souvent bien ajustées, principalement pour trouver des joueurs lancés devant lui, que ce soit les ailiers, le buteur ou bien un latéral qui se projette. Son taux de réussite assez faible dans ses transmissions est clairement à nuancer, car il prend énormément de risques dans ces dernières, ce qui entraîne forcément un important volumes de passe ratées. Si jamais il ne trouve pas la solution par la passe, il peut dribbler, bien qu’il ne soit pas imposant et rapide, il est très difficile de lui prendre le ballon, car il le protège très bien avec son corps et a une excellente conduite de balle. Au total, il réalise près de 3 dribbles par rencontre, ce qui le classe parmi les meilleurs milieux de terrain d’Europe dans ce domaine. Une fois qu’il sort de sa série de dribbles, il est suffisamment lucide pour savoir s’il doit tirer ou passer et fait souvent le bon choix, s’il choisit la frappe, celle-ci est souvent lourde et c’est une véritable arme de Montpellier pour percer des blocs bas bien regroupé. Cette frappe de balle lourde et cette technicité font bien entendu de Savanier le tireur de coups de pieds arrêtés de l’équipe, il tire les corners, les coups francs et les penaltys, preuve de son importance dans l’équipe. Un statut qui lui a permis de réaliser la meilleure saison de sa carrière en Ligue 1 l’an dernier sur le plan des buts, avec 12 réalisations, s’accompagnant également de 4 passes décisives. En bref, un milieu de terrain offensif hyper complet, capable de créer des différences de plein de manières différentes, en plus d’être le leader et le capitaine de l’équipe. Il est animé par quelque chose que tout les autres joueurs n’ont pas, une rage intérieure, rage qu’on retrouve dans le secteur défensif, où il n’est pas avare d’efforts pour presser l’adversaire et récupérer le ballon, le seul problème c’est qu’il n’est pas excellent pour défendre et qu’il est parfois maladroit, ce qui lui a valu trois cartons rouges l’an dernier, mais personne n’est parfait et il fallait bien un défaut à Savanier.



Fayad semble être à priori la doublure de Savanier pour cette saison, on pourrait aussi le voir un cran plus bas en tant que relayeur, si Der Zakarian veut un profil plus offensif dans cette zone. Il a montré de belles choses lors de ses entrées en jeu l’an dernier, c’est un milieu très technique, qui avait réalisé 2 passes décisives alors qu’il n’a pas eu beaucoup de temps de jeu, à lui de bénéficier du temps de jeu qu’il aura pour se montrer à son avantage cette saison.



Offensivement, Nordin sera le titulaire cette saison sur l’aile droite. Après plusieurs saisons frustrantes à Saint-Etienne, où il n’avait jamais vraiment eu sa chance en tant que titulaire, il a profité de son nouveau statut à Montpellier pour se montrer à son avantage et devenir indiscutable à ce poste. Il a conclu la saison dernière avec 9 buts et 3 passes décisives, d’excellentes statistiques pour un ailier, surtout quand on sait que l’équipe a été en difficulté pendant une bonne partie de la saison. Joueur percutant, il est intelligent dans son placement, ce qui lui permet à la fois d’être intéressant à l’intérieur du jeu, mais également en débordant sur l’aile, une caractéristique recherchée par Der Zakarian, comme dit auparavant. Cette faculté à être polyvalent offensivement est bien aidée par le fait qu’il soit ambidextre, cela lui permet de finir les actions dans beaucoup de situations différentes et de ne pas se retrouver démuni s’il venait à se retrouver sur son mauvais pied, il a d’ailleurs surperformé ses xG l’an dernier, avec 9 buts pour 6.47 xG. Enfin, Nordin est très précieux défensivement, il se replie efficacement et participe activement à la récupération, un vrai joueur de collectif, qu’apprécie tout particulièrement Der Zakarian.



Cette année, Nordin pourrait être mis en concurrence, suite à l’arrivée d’Al Tamari, le jordanien a été très intéressant lors de la préparation, marquant notamment lors du dernier match. Il reste sur une saison à 6 buts et 4 passes décisives en Jupiler Pro League, le championnat belge, difficile d’en savoir plus sur ce joueur, il faudra en voir davantage pour savoir s’il peut être pertinent dans la tactique de Der Zakarian, en tout cas, il devrait avoir du temps de jeu lors du ou des premiers matchs, car Nordin semble s’être blessé.



A gauche, Khazri sera déporté sur le côté, comme c’était le cas l’an dernier. Très polyvalent, l’international tunisien a été installé à ce poste par Der Zakarian et a réalisé une très belle fin de saison, avec le départ de Mavididi, il a le champ libre et sera indiscutable, à moins qu’une recrue n’arrive dans les semaines à venir. Capable de rentrer sur son pied droit depuis cette aile gauche, il est parvenu à marquer 4 fois l’an dernier, malgré une position moins axiale que celle qu’il occupait auparavant à Saint-Etienne par exemple. Khazri est également capable de déborder sur l’aile, bien qu’il ne soit plus aussi rapide qu’avant à 32 ans, il est toujours aussi doué techniquement et parvient à faire la différence avec ses dribbles. Une fois cette différence faite, il est capable de centrer, ou bien de trouver son latéral qui a dédoublé. Un joueur d’expérience et qui s’adapte facilement, il a l’avantage d’être polyvalent et peut en plus dépanner si besoin à un autre poste offensif, idéal.



En pointe, on retrouvera le remplaçant de Wahi, Adams. Auteur de 15 buts en 15 matchs de championnat norvégien cet été avec Lillestrom, le buteur nigérian arrive en pleine forme dans le sud de la France. Difficile de savoir quelles sont ses qualités, au sein d’un championnat assez peu suivi, mais il a globalement l’air d’être un attaquant très complet, capable de participer au jeu avec plus de 30 ballons touchés par rencontre et d’être un véritable tueur dans la surface. Il peut marquer avec son pied fort, le droit (9 buts), mais aussi avec son pied faible (2 point) et enfin de la tête (4 buts), il devrait donc pouvoir finir les actions de plusieurs manières différentes. La plus grande question sera celle de l’acclimatation, passer de la Norvège à la France n’est peut être pas la plus simple des transitions et il aura peut être besoin de temps avant d’être efficace. Difficile aussi de savoir s’il pourra marquer autant qu’en Norvège, car le championnat français est bien plus relevé, des interrogations donc, mais un joueur intéressant à suivre et qui devrait être dans le groupe dès la première journée de championnat. Pour le moment, Adams n’aura pas de doublure, hormis Delaye et Khazri qui peuvent dépanner en pointe, mais qui ne sont pas vraiment des buteurs. Le recrutement d’un second buteur semble donc impératif avec le départ à venir de Wahi, pour ne pas que tous les espoirs à ce poste reposent uniquement sur Adams.



Pronostic :


Après une saison où le club s’est fait une grosse frayeur, les dirigeants ont tiré des leçons et n’ont pas reproduit les mêmes erreurs. Der Zakarian a été conforté et le mercato semble pour le moment cohérent, Adams est arrivé pour compenser le très probable départ de Wahi et les hommes fort de l’équipe type ont tous été conservés. L’équipe est pratiquement inchangée et la suite du mercato devrait normalement permettre de combler les quelques petits manques de l’effectif, notamment concernant les doublures. Montpellier devrait comme chaque année être une équipe joueuse et agréable à regarder, Der Zakarian réalisait souvent de belles saisons quand il était en poste, terminant au sein de la première partie de tableau. C’est à cette position qu’on imagine Montpellier cette saison, fort de sa belle dynamique de fin de saison, on voit le club héraultais valider rapidement son maintien et être capable de réaliser de jolis coups lors de certaines rencontres, pour finir tout pile parmi la première partie de tableau.


Pronostic : 9 ème

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